Travailler plus pour gagner moins ? Non, merci !

C’est pourtant ce que le formateur Bart De Wever a proposé dans sa « super note ». Celle-ci devait constituer la base de négociation d'un nouvel accord de gouvernement. Certaines de ses propositions sont tout bonnement hallucinantes ! Heureusement, elles ont été balayées de la table par d’autres partis, dont Vooruit.

 

On ignore actuellement si cette note est de l’histoire ancienne et si les négociations gouvernementales devront redémarrer d'une page blanche. Car si l’objectif est de continuer à broder autour de la note De Wever, cela ne présage rien de bon.

 

Flexibilité accrue

 

De Wever a proposé que le travail de week-end et de nuit ne doive plus être régi par une convention collective de travail (CCT). Cela signifie qu’à l’avenir, votre syndicat et votre employeur ne négocieront plus les conditions de travail et de rémunération des équipes de nuit et de week-end. 

 

Dans le secteur du transport et de la logistique, ce type de travail est réglementé par une CCT sectorielle, ce qui signifie qu’il existe un salaire minimum pour toutes les entreprises où le travail de week-end ou de nuit est d’application. Qu’elles soient grandes ou petites, avec ou sans représentation syndicale... Tout le monde sait ce qu’il adviendra si ceci est ancré dans la loi : plus de travail de week-end et de nuit dans un plus grand nombre d’entreprises, pour des conditions de travail et de rémunération inférieures.

 

De Wever veut aussi étendre les flexi-jobs à tous les secteurs, ce qui entraînera une mise à l’écart des « véritables emplois », comme nous le constatons actuellement dans le secteur des bus et dans l’horeca.

Démantèlement de la concertation sociale

 

Notre modèle belge est basé sur la concertation sociale et la conclusion d’accords entre employeurs et syndicats. De Wever veut mettre progressivement un terme à ce système et laisser les employeurs faire ce qu’ils veulent, sans grande implication des syndicats. Il propose d'offrir aux entreprises la possibilité de déroger aux CCT sectorielles, selon un principe appelé « opting out ». Les conséquences seraient catastrophiques, surtout dans les secteurs du transport ! 

 

Beaucoup d’entreprises recourront à cet « opting out » pour ne plus avoir à respecter les règles du jeu minimales. Les conséquences sur les conditions de travail et de rémunération seront lourdes, en particulier dans les plus petites entreprises dépourvues de représentation syndicale. Et dans les plus grandes, cela ne fera qu’accroître les tensions et l’agitation sociale.

 

Détruire les syndicats

 

Ainsi, De Wever veut doter les syndicats de la personnalité juridique, ce qui signifie dans la pratique que l’UBT et la FGTB auront moins de possibilités de passer à l’action. Cela entraînerait une avalanche de plaintes et de procédures judiciaires à l’encontre des syndicats et de leurs militants, rendant toute action impossible.

 

Par ailleurs, De Wever entend supprimer le rôle des syndicats comme organismes de paiement des allocations de chômage, alors que les syndicats ont eux-mêmes constitué ces caisses de chômage et prouvent au quotidien qu’ils travaillent plus vite et plus efficacement que les pouvoirs publics. Si De Wever obtient ce qu’il veut, les chômeurs (temporaires) devront attendre plus longtemps avant de percevoir leurs allocations.

 

La droite avide de pouvoir

 

Les partis de droite à la table des négociations se montrent particulièrement arrogants, en particulier Georges-Louis Bouchez qui, comme à son habitude, se montre très agressif ! La taxe sur les plus-values est balayée de la table sans ménagement. Une telle taxe obligerait les actionnaires qui engrangent des bénéfices à payer une contribution minimale sur ce que ces actions leur rapportent. Les travailleurs paient bien assez de taxes, pourquoi pas les actionnaires pleins aux as ?

Tout le monde se souvient du peu d'impôts payés par Marc Coucke lors de la vente de son entreprise. N’est-il pas grand temps que de telles supertransactions contribuent elles aussi à l’équilibre budgétaire ?

 

La super note de Bart De Wever prévoyait en outre une limitation du chômage dans le temps, des économies sur les subsides accordés à la SNCB et à bpost, une hausse de la TVA (que nous paierons tous !) et une réforme des pensions, mais certainement pas à l’avantage des travailleurs. Il s’agirait, entre autres, de supprimer la prépension (RCC) et de mettre progressivement un terme aux emplois de fin de carrière. 


Très peu pour nous !

Vooruit, seul parti progressiste à la table des négociations, a déclaré à juste titre que la note contenait un grand nombre de propositions de droite alors que les idées progressistes n'étaient pas même prises en considération. 

La participation de Vooruit permettra d'éviter le pire et de ne pas laisser passer quelques-unes des propositions néfastes de De Wever et Bouchez. Mais cela ne suffit pas !

Nous les appelons à faire plus que simplement sauver les meubles. Si Vooruit entre dans le gouvernement, le parti de gauche ne pourra pas contribuer au démantèlement de ce que nous avons bâti en tant que socialistes : notre sécurité sociale, notre droit du travail et notre protection sociale.



Frank Moreels
Président de l’UBT

FOCUS SUR LES ÉLECTIONS COMMUNALES

Pourquoi il faut aller voter le 13 octobre

Le 13 octobre se tiendront les élections communales partout en Belgique. Pour la plupart des Belges, le vote reste obligatoire, mais ce n’est plus le cas en Flandre pour les élections communales et provinciales, où l'obligation a été levée.

C’est précisément pour cette raison qu’il est important de souligner à quel point votre vote peut être précieux.

La politique communale a un impact direct sur notre quotidien : de la mobilité à l’accueil de la petite enfance en passant par l’enseignement, les équipements sociaux et la politique climatique. Votre voix contribue à définir la direction suivie par votre commune.

Après la percée de la droite lors des élections de juin 2024, il est crucial de montrer que le bloc progressiste reste solide. Voter, c’est contribuer à une société inclusive et juste, tant au niveau local que plus largement.

Ne perdez pas votre voix !
Allez voter le 13 octobre.
Pour un vote intelligent, un vote fort.

Help ! Je dois travailler le jour des élections…


Deux situations possibles : vous devez siéger au bureau de vote ou vous souhaitez aller voter. En tant qu’assesseur, vous avez droit au petit chômage avec maintien de salaire. En tant que président, vous avez également le droit de vous absenter, mais sans maintien du salaire.

Vous devez travailler et vous souhaitez aller voter ? Vous avez le droit d’accomplir votre devoir civique. Prenez des dispositions avec votre employeur ou votez par procuration. Vous pourrez obtenir un formulaire de procuration gratuitement auprès de la commune ou en le téléchargeant en ligne.

Plus de femmes dans le secteur du transport : une nécessité urgente

Si le secteur du transport reste dominé par les hommes, des récits comme celui de Paola Tapia, première femme au poste de Ministre du Transport au Chili, démontrent à quel point il est important d’abattre ce mur machiste. Paola Tapia a mené des réformes couronnées de succès, entraînant une hausse du nombre de femmes chauffeurs dans les transports publics et une amélioration manifeste de la sécurité et des conditions de travail.

Pourtant, les femmes restent confrontées partout dans le monde au harcèlement, à la violence et à l’absence d'équipements de base comme des toilettes. En Europe, les femmes ne représentent que 22 % des travailleurs du transport. 63 % d’entre elles sont confrontées à des cas de violence au travail. Ce problème nécessite d’entreprendre des actions urgentes.

La campagne de l’ETF intitulée « Bring me home safely » et le combat pour des équipements sanitaires décents constituent des pas importants vers une plus grande présence des femmes dans le secteur du transport.

Vous souhaitez en savoir plus sur ce que nous pouvons faire pour rendre l’industrie du transport plus inclusive ? Lisez gratuitement le chapitre complet du livre de Frank Moreels, « Le monde est à nous ».

Safe Rates:
la clé pour des salaires justes et un transport routier plus sûr

Durant l’ITF Safe Rates Action Week (dernière semaine d’août), l’UBT a organisé une formation à l’attention des militants du groupe professionnel transport routier et logistique en Belgique. Plus de 60 militants et collaborateurs de l’UBT ont suivi une formation donnée par des spécialistes de l’ITF sur le principe des Safe Rates.


#saferatessavelives


Les participants ont appris non seulement ce qu’implique la législation sur les Safe Rates, mais aussi dans quelle mesure ces tarifs peuvent constituer une plus-value tant pour les chauffeurs que pour les employeurs belges et européens. À l’aide de la toolbox de l’ITF, ils se sont attelés à franchir les premières étapes vers des Safe Rates : comment identifier tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement ? Qui possède quel pouvoir ? Où les décisions sont-elles prises ?


Cette journée constituait une première prise de connaissance pour un groupe de militants, tous parés à présent à appliquer davantage les Safe Rates dans leur propre entreprise. À suivre...

Soutien total de l’UBT pour la semaine d’action mondiale de l’ITF, Fédération internationale des Ouvriers du Transport, sur les Safe Rates ! De la Belgique à l’Australie, la lutte en faveur des Safe Rates touche le monde entier !


« Je suis ici pour soutenir le lancement du nouveau système de tarifs sûrs en Australie. Il s’agit d'une victoire pour tous les travailleurs du transport routier. Cette loi fixe la norme pour un salaire équitable et des conditions de travail sûres et prouve que l’union fait la force. Ensemble, nous ouvrons la voie vers un avenir plus sûr et plus équitable ! » Frank Moreels


Plus de transparence pour les chauffeurs Uber grâce au Trip Radar

Certains chauffeurs Uber à Bruxelles ont décidé de boycotter l’application Uber pour protester contre le système « Trip Radar », alors que la véritable raison de leurs actions réside dans le système de commissions dynamiques récemment introduit par Uber.

Introduction du Trip Radar


Selon certains chauffeurs, l’introduction récente du système Trip Radar représente un nouveau pas en arrière et pourrait entraîner une perte de revenus. Le Trip Radar a été lancé par Uber en Belgique en réaction à la demande constante, émanant des chauffeurs, d'une plus grande transparence, d'un meilleur aperçu et de la possibilité de choisir les trajets. Il s’agit en quelque sorte d'un tableau d’affichage numérique uniquement visible lorsque le chauffeur est en ligne et n’effectue pas un trajet. Le Trip Radar permet de voir plusieurs trajets demandés par des passagers à un moment précis au chauffeur qui se trouve dans les environs. Auparavant, les chauffeurs n’avaient aucune vue sur les recettes nettes d'un trajet proposé. Le système de Trip Radar apporte donc bel et bien la transparence souhaitée. À présent, le chauffeur sait, avant d’accepter un trajet, quelle sera la destination et quelles seront les recettes nettes. Ainsi, les chauffeurs sont totalement libres d’accepter ou non un trajet demandé.

Tarifs dynamiques


La véritable raison de la protestation réside dans le fait qu’Uber, en même temps que le Trip Radar et faisant suite au système de tarifs dynamiques pour les clients, a également introduit un système de commissions dynamiques pour les chauffeurs. Ainsi, la commission fixe de 25 % laisse la place à une commission qui peut être adaptée. Beaucoup de chauffeurs perçoivent cela comme une hausse de la commission, alors que la réalité est beaucoup plus nuancée. Si, pour les trajets financièrement intéressants, cela s’apparentera souvent à une hausse, la commission sera revue à la baisse pour les trajets moins intéressants. Tout comme les trajets seront plus coûteux pour les clients en cas de forte demande ou d’une moins grande disponibilité de chauffeurs. Par ce système, Uber veut faire en sorte que chaque chauffeur effectue un mix de trajets attrayants et moins attrayants, sans perte de salaire pour le chauffeur ou sans qu’il doive céder une commission plus élevée. Les chauffeurs optant pour les trajets moins attrayants devront donc payer une commission inférieure.

L’UBT continuera d’assurer le suivi et le monitoring de ce nouveau système. S’il apparaît que les chauffeurs perdent du salaire, nous ne manquerons pas d’interpeler Uber à ce sujet !

"Warmste Truckrun" à Hasselt

Les 7 et 8 septembre se tenait à la Trixxo Arena de Hasselt le « Warmste Truckrun », qui a rassemblé des centaines de camions reluisants venant de Belgique et de l’étranger. Durant ce truckrun, des entreprises de transport limbourgeoises et leurs chauffeurs, dont de nombreux militants de l’UBT, ont offert à des personnes moins valides le voyage de leur vie.

Cet événement organisé par l’asbl Gouden Trucks abritait, outre des camions impressionnants, des stands d’organisations sectorielles majeures telles que l’UBT, le FSTL, ESPORG et ORDITOOL.

L’UBT Transport routier et Logistique a informé les visiteurs à propos de son rôle à l’aide d’un panneau d'information numérique, de brochures et d’un jeu d’arcade classique. Les camions magnifiquement illuminés au coucher du soleil auront été un point d’orgue lors de cet événement, tout comme la présence du simulateur du VDAB qui permettait aux visiteurs de s’essayer à la conduite d'un poids lourd de 40 tonnes.

Les plus beaux camions ont été mis à l’honneur et l’événement a de nouveau permis de récolter des fonds au profit de bonnes œuvres. Merci à tous les membres et militants qui sont passés par le stand de l’UBT ! #WeAreUBT

Solidarité entre ouvriers portuaires : une délégation anversoise de l’UBT Port en soutien de la grève à Rotterdam

Le 7 septembre 2024, le port de Rotterdam était paralysé par une grande action menée par FNV Havens.  Une délégation anversoise de l’UBT Port s’est rendue à Rotterdam pour soutenir les collègues néerlandais. Sous la direction de Marc Loridan, Secrétaire fédéral des Port maritimes belges et président de la Dockers Section de l’ETF, l’importance de l’action commune et de la solidarité a été soulignée dans le cadre de la lutte pour une amélioration des conditions de travail et des systèmes de pension.

Bien que les systèmes de travail soient différents entre la Belgique et les Pays-Bas, les ouvriers portuaires sont confrontés partout dans le monde aux mêmes défis : un travail lourd et risqué, jour et nuit, durant toute l’année. Pour beaucoup d’ouvriers portuaires, la hausse de l’âge de la pension à 66 puis 67 ans est irréaliste vu les contraintes physiques de ce travail.

En Belgique, il existe des accords permettant aux ouvriers portuaires d’arrêter volontairement de travailler après un certain nombre d’années, mais ceux-ci doivent être régulièrement renégociés. Il est nécessaire de trouver des solutions structurelles, aussi bien en Belgique qu’aux Pays-Bas.

La délégation anversoise a souligné que la grève à Rotterdam était un signal fort. Elle a exprimé son espoir que les négociations soient une réussite pour les ouvriers portuaires néerlandais et a encore souligné l’importance de la solidarité dans le secteur.

Journée d'étude séniors UBT Port et FGTB Métal sur les élections communales

Le 17 septembre, les seniors de l'UBT Port et FGTB Métal ont organisé une journée d'étude commune au Centre de formation Schipperswelzijn, avec pour thème central les élections communales du 13 octobre 2024. Après les remarques d'ouverture des présidents des deux associations de seniors, Luc Peiren, docteur en histoire et responsable de projet à l'Institut d'histoire sociale de l'AMSAB, a donné un discours passionnante sur l'évolution historique des droits de vote municipaux et l'influence des mouvements sociaux sur la démocratie locale.


Un message vidéo de Kathleen Van Brempt, députée européenne et tête de liste de VOORUIT à Anvers, a ensuite été diffusé. Elle a appelé les militants à faire entendre leur voix et à continuer à se battre pour les acquis sociaux. Tatjana Schek, échevine anversoise et représentante de VOORUIT, a poursuivi par un discours sur les priorités sociales de son parti quant aux élections. Une séance de questions-réponses a ensuite permis aux participants de faire part de leurs préoccupations et de leurs questions.


L'UBT s'engage à informer et à mobiliser sa base, afin de renforcer la voix de la classe ouvrière et de sauvegarder ses intérêts à tous les niveaux politiques.

🎧 The People's Pod (en néerlandais)

Cordon Sanitaire :

l’impact d'un principe politique

De nouveaux épisodes de « The People's Pod », le podcast de Stephanie Vanden Eede, Nick Loridan et Glenn Mannien, sont en ligne. Dans cette série de podcasts, ils discutent ouvertement avec des invités sur des thèmes sociaux et sociétaux, sans tabous.


Dans le tout dernier numéro, l’invité n’est autre que Jos Geysels, créateur du « Cordon sanitaire ». Découvrez pourquoi ce principe politique a été introduit et quelle a été son influence sur la politique à l’époque.

Commémoration des marins belges pendant les guerres mondiales

Le 14 septembre, notre groupe professionnel Marine marchande a rendu un hommage floral au monument du marin tombé au combat à Anvers, au nom des organisations de travailleurs. La cérémonie s'est déroulée en présence d'un représentant du roi et de personnalités du secteur de la marine marchande.


Les marins belges ont joué un rôle crucial, mais souvent oublié, pendant les deux guerres mondiales. Ils ont risqué leur vie quotidiennement sur des navires de pêche, des navires marchands et des navires de guerre, et nombre d'entre eux ont fait le sacrifice ultime.


Pendant la Première Guerre mondiale, malgré une flotte réduite, les marins belges ont contribué à approvisionner les Alliés et à protéger les routes commerciales malgré la menace des sous-marins allemands et des champs de mines. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ils ont à nouveau participé à d'importants convois, affrontant de grands dangers dans l'Atlantique et la mer du Nord.


Au total, 855 marins belges ont perdu la vie. Leurs efforts courageux restent une contribution silencieuse mais indispensable à l'histoire de la guerre en Belgique.

L'UBT en action ...